C’est par « Salut les musclés » que la folie des sitcoms AB a commencé (si on ne compte pas « Les aventures de Dorothée » et « Pas de pitié pour les croissants »). Les Musclés ont essuyé les plâtres de ce qui était un pari pour le moins, plutôt risqué car peu fréquent en France en 1989. Mais 264 épisodes plus tard et des audiences au beau fixe peuvent assurer que « Salut les musclés » a bel et bien été un véritable succès.
C’est quoi l’histoire ?
En 1989, Jean-Luc Azoulay décide de faire enregistrer aux musiciens de Dorothée, leur premier album. Avec « La fête au village », les 5 garçons écrasent tout sur leur passage et écoulent jusqu’à 850 000 45 Tours du titre. L’album du même nom se vendra à 250 000 unités. C’est alors que germe dans l’esprit de JLA, cette idée de mettre les 5 garçons au premier plan, avec une série. Ce sera « Salut les musclés ». L’histoire est simple : il s’agit de 5 musiciens célibataires qui essaient d’emballer tout ce qui bouge. Ce sera un peu le leitmotiv de ces gaillards, essayer depécho. Certains avec plus de facilités que d’autres. Framboisier, c’était un peu le séducteur du groupe, Minet, le rigolo, Eric, le boute-en-train cuisinier, René et Rémy étaient quant à eux, les « sages » de la bande. Unis comme les 5 doigts de la main, il leur arrivera moult péripéties, toujours saupoudrées d’humour, d’autodérision et de jolies filles…
« Moi j’aime les filles, les moches, les grosses et les jolies ! »
Cette phrase, issue du titre « moi, j’aime les filles » des Musclés, n’est pas forcément vraies. Certes, les musclés aimaient les filles, mais surtout la dernière catégorie citée. A force de les aimer, les histoires auraient pu commencer à tourner en rond, mais le cerveau de JLA, toujours en ébullition, n’aura pas laissé le temps au public de s’en lasser. C’est alors qu’il décide d’intégrer au casting de la série, la nièce (fictive) de Framboisier. C’est comme ça que débarque Justine. Des histoires d’amour adolescentes sont greffées à l’intrigue. C’est dans l’épisode 58, baptisé « Comment soulever les garçons » que l’on fera la connaissance de Jérôme. Si ce n’était pas gagné entre ces deux-là, on retrouvera finalement le garçon dans la série « Premiers Baisers ». Et puis que dire des personnages féminins ? Ils sont là, bien là et vraiment marquants, des dizaines d’années plus tard. On commence par Valériane de la Motte-Picquet, vicomtesse Dupré-aux-Moules, qui s’est vue attribuée le rôle de la petit-amie hystérique de Minet, jalouse de toutes les femmes qui lui courent après… Et pas à quelques soufflets prêts ! Pauvre Minet, il s’en est pris des torgnoles ! Mais c’est ça le rendait encore plus attachant. Vient ensuite la mythique Hilguegue, cette extra-terrestre de la planète Vega venue sur Terre pour analyser le comportement humain primitif… et qui s’installe pépouze chez les musclés. Elle usera et abusera de se synthétiseur pour nous offrir des scènes d’anthologie. Et enfin, la douce et discrète Mademoiselle Catherine, qui tenait l’épicerie dans laquelle se rendait les Musclés. Si l’interprétation laissait penser que c’était une ravissante idiote, Mademoiselle Catherine était très souvent de bons conseils pour les Musclés, qui venaient souvent chercher du réconfort auprès d’elle.
Comment est née la série « Salut les musclés » ?
C’est en voyant les musiciens de Dorothée lors d’une tournée de cette dernière, que Jean-Luc Azoulay a l’idée d’une sitcom. Et si il mettait à l’écran ce qu’il voyait en coulisses (on saura par la suite que c’est une technique qu’il appliquera à de nombreuses reprises). Pour son synopsis, il observe… Et fait part de son envie aux cinq heureux élus : Eric, René, Rémy, Framboisier et Minet. Ils acceptent sans connaître le principe et se voient vite missionnés de tourner un épisode par jour, pour une diffusion dans la foulée. C’est aussi à cette époque que le CSA demande à ce que 50% des programmes soient d’origine française. Ce qui arrange TF1… Et AB Productions. Chacun y trouve son compte. Le public aussi. La série est un succès et aura même le droit en 1994 à sa suite avec « La croisière Foll’amour ». Aujourd’hui, il nous reste les souvenirs… Et la chance que nous avons de pouvoir les partager avec le plus grands nombre de nostalgiques possibles. Certes, ce n’était pas de « grande qualité », mais ça nous faisait rire, oublier nos soucis et participait à garder notre insouciance intacte… Le plus longtemps possible. On n’analysait pas. On prenait du plaisir et c’était bien le principal.
Date de diffusion : 22 décembre 1989 – 1994
Nombre de saisons : 5
Nombre d’épisodes : 264
Durée : 26 minutes
Casting :
Bernard Minet (Minet) / Eric Bouad (Eric) / Framboisier (Framboisier) / René Morizur (René) / Rémy Sarazin (Rémy) / Joyce Chatelier-Brunet (Valériane) / Camille Raymond (Justine Girard) / Babsie Steger (Hilguegue) / Renan Mazéas (P’tit Gus) et Véronique Moest (Mademoiselle Catherine).