Hélène Rollès, c’était déjà pris. Alors pourquoi pas Hélène (de Fouge)rolles. Ahah… Bon, passons cette blague, elle n’est pas top. Hélène de Fougerolles donc, s’est fait connaître en incarnant Anne-Marie dans le Collège des cœurs brisés. Depuis, c’est l’une des rares têtes d’affiche de sitcom AB à avoir fait une grande et longue carrière de comédienne ; comme quoi, quand une série AB flippe et passe presque inaperçue, les comédiens ont leur chance. Quand ça cartonne, c’est une autre histoire… Retour sur le parcours incroyable de la belle Hélène.
Des cosmétiques à la sitcom la plus cosmique d’AB
Après le brevet, les conseillers d’orientation conseillent Hélène de se tourner vers un CAP de cosmétique. C’est un peu les années 90, quand t’es joli.e, tu travailles dans l’esthétisme ou la mode… Mais Hélène, ça ne l’intéresse pas. Elle connaît une première expérience en tant qu’actrice qui va lui donner envie de poursuivre dans cette voie. C’est avec « La baïonnette de Mirabeau », en 1989 (pour info, la baïonnette = le sexe), dernier épisode (sur 4) de la série célébrant le bicentenaire de la Révolution « Les jupons de la Révolution ». Hélène avait alors prévenu sa grand-mère et ses camarades de classe qu’elle avait tourné dans cette série, sans savoir que cette dernière était un peu osée… Et c’est toute penaude qu’Hélène est arrivée à l’école le lendemain de la diffusion. Elle n’en menait pas large… Et sa grand-mère a été un peu choquée. Mais bien décidée à poursuivre dans le 7ᵉ art, elle claque la porte de son CAP (enfin… c’est plutôt son CAP qui s’en sépare) et commence à passer des castings pour décrocher un rôle d’actrice. Pour ce faire, elle s’installe à Paris et s’inscrit à différents cours d’art dramatique et va même jusqu’à New York pour prendre des cours, mais Hélène ne voit pas ce que « ces acteurs ratés » peuvent lui apporter. Si elle est si sévère avec eux, c’est que ces derniers n’ont jamais été encourageants sur la suite de sa carrière, dû à son extrême timidité à l’époque. En parallèle, elle exerce une carrière de mannequin et tourne dans de nombreux spots de publicité (Le petit Grillé de la marque Heudebert, Biscrok, Garnier, Orangina, etc.) ou encore des sketches pour Karl Zéro chez Canal +. De casting en casting, elle obtient un petit rôle dans Mississippi One de Sarah Moon (1990) et le rôle de Geneviève dans « Le mari de Léon » (1992), de Jean-Pierre Mocky et finit par décrocher le rôle d’Anne-Marie dans « Le collège des cœurs brisés ». L’aventure AB commence à ce moment…
Hélène de Fougerolles dans « Le collège des cœurs brisés »
La pauvre Hélène n’a pas eu de chance… Elle est tombée sur la pire série AB qui existait. En tout cas, à l’époque… Parce que quand on la revisionne aujourd’hui, c’est tellement perché que c’est bien plus drôle qu’à l’époque. Un grand n’importe quoi. Mais en 1992, avec cette sitcom et le premier rôle qu’elle décroche, elle pense l’avenir radieux… mais elle ne savait pas trop de quoi cette série allait parler. Elle sera donc Anne-Marie. Bernard était le chef de la bande dans la cité et Anne-Marie son égérie jusqu’à l’arrivée de Bénédicte. Anne-Marie a perdu son amour et depuis ce jour, elle a le cœur brisé et intègre donc le « Collège des cœurs brisés », le collège qui est censé nous faire effacer pour toujours, de notre vie, le mot « chagrin d’amour ». Mais c’est compliqué… À chaque fois qu’elle y pense ou que quelqu’un lui fait penser à son ex, c’est simple… Elle mange. Et pas qu’un peu. Elle dévore tous les desserts de la salle de sport (oui car eux, dans leur salle de sport, il y a des gros gâteaux, des grosses coupes glacées et une piste qui doit faire 5 mètres ahah). Bref, elle boulotte tout ce qui lui passe sous les yeux, y compris ce que ses camarades ont dans leur assiette. Et tout ça, du haut de ses 50 kilos. Mais quel est son secret ? Anne-Marie, c’est aussi celle qui ne mâche pas ses mots et qui surveille d’un œil de rapace toutes celles qui tournent autour de Monsieur Rambier (joué par Franck Jolly), c’est dire si elle se méfie de Mathilde (Dominique Pivain) avec laquelle ce dernier s’empêche de vivre une relation d’amour. À deux doigts de casser la figure de celles qui le frôlent, elle va cependant oublier cet amour lorsque Frédéric Hamon dit « Toutank Hamon » (vous l’avez ? Le jeu de mots…) arrivera à son tour au collège des cœurs brisés. S’il se balade en pharaon, Anne-Marie le suivra et disparaîtra avec lui pour réapparaître, totalement transformée et baragouinant un semblant d’égyptien, dans le placard de Fabienne, la muette. De bons épisodes bien lunaires comme on les aime ! Après avoir passé 11 épisodes à se goinfrer, le personnage d’Anne-Marie disparaît de la série. Comme si son personnage n’avait pas existé, le « Collège » continue sans faire mention de la disparition du personnage. Tout comme son retour à l’épisode 26 où elle est dans la série, comme si elle ne l’avait jamais quittée. Et rebelote quand elle repart à l’épisode 30. Elle aura joué dans 15 petits épisodes, mais qui auront tout de même marqué les gens… Et pour cause, la carrière de la comédienne n’en est qu’à ses balbutiements. Car Hélène de Fougerolles ne s’attarde pas chez AB Productions, elle va prendre de la vitesse, loin des plateaux pastels de Jean-François Porry, alias Jean-Luc Azoulay.
Hélène de Fougerolles, actrice confirmée.
Il faudra un peu de temps pour qu’Hélène se fasse une place populaire dans le 7ᵉ art mais la passion l’anime et elle ne compte rien lâcher. L’aventure AB n’altère en rien la suite de sa carrière (si ce n’est les « casseroles » qui alimenteront au fil des années les diverses émissions de divertissement). Dès 1994, on la voit dans des films cultes comme « La Reine Margot » aux côtés d’Isabelle Adjani ou encore « La Cité de la peur », le film de Les Nuls. Niveau films cultes, elle réitère avec « Le Péril jeune » de Klapisch en 1994 ou encore « La Plage » avec Leonardo DiCaprio et Virginie Ledoyen en 1999. C’est simple, depuis 1993, Hélène n’a pas cessé de tourner – si ce n’est pour donner naissance à la petite Shana en 2003. Très présente au cinéma jusqu’en 2009, elle s’oriente vers les propositions télévisuelles qu’elle peut recevoir à partir de cette même année dont les deux séries à succès Balthazar et Sam. En 2010, elle réalise son premier court-métrage, Maman !. En 2021, elle écrit « T’inquiète pas ma, ça va aller ! » (Éd. Fayard), dans lequel elle décrit le parcours du combattant de sa fille, diagnostiquée autiste, 10 ans après les premiers symptômes de sa différence. Aujourd’hui, Hélène vit loin de Paris pour le bien de sa fille et le sien aussi. Une vie sans artifices qui ne l’empêche pas de continuer sa carrière de comédienne.
Nom : Hélène De Fougerolles
Date de naissance : 25 février 1973
Sitcom : Le collège des coeurs brisés
