En 1993, AB Productions lance une toute nouvelle sitcom : « Les filles d’à côté ». Cette fois, c’est un public plus âgé qui est visé par AB : les trentenaires. Autre nouveauté : le casting est assuré par des comédiens professionnels pour enfin asseoir une crédibilité que les studios peinent, malgré le succès, à obtenir. Au final, la série plaît autant aux enfants qu’aux parents et tout le monde y trouve son compte. C’est une nouvelle fois un triomphe pour Jean-Luc Azoulay et Claude Berda.
C’est quoi l’histoire ?
Le pitch est simple : trois copines célibataires emménagent ensemble dans un immeuble et vont faire la connaissance de leurs nouveaux voisins. Ces filles s’appellent Fanny (Cécile Auclert), Claire (Christiane Jean) et Magalie (Hélène Le Moignic). Toutes trentenaires, la première a deux enfants en bas-âge (Wendy et David), la seconde est l’heureuse maman de Vincent qui fait souvent sa fierté et la dernière n’a pas d’enfants. Quant aux voisins, on retrouvera Marc (Thierry Redler), l’éternel amoureux. Mars est romancier (sans succès… Ni contrat). Il tombe tout de suite sous le charme de ses trois voisines et tente perpétuellement des approches assez lourdes. Mais au final, elles finissent par le rigolo et vont tenter de se servir de son omniprésence pour approcher l’homme qu’elles convoitent toutes : Daniel (Bradley Cole). Daniel, c’est le colocataire de Marc et c’est surtout lui qui règle les factures. Il est photographe de mode et plutôt du genre timide avec ses voisines… Et puis il y a Gérard (Gérard Vives) qui apparaît à l’épisode 3 et qui va vite devenir l’un des personnages les plus forts de toute la galaxie AB Productions.
Heureux qui comme Gérard...
Gérard, c’est le gérant de la salle de sport. Ce grand Gaillard passe ses journées à compter, plier, replier, déplacer, ranger, récupérer ses serviettes, qui semblent d’ailleurs bien plus importantes que les clients de la salle. C’est aussi et surtout le premier personnage gay made in AB a intervenir sur la longueur. Evidemment, à cette époque, l’homosexuel est caricaturé. Que ce soit dans les sketchs, dans les films ou dans les séries. « Les filles d’à côté » ne dérogent pas à la règle. Mais pourtant… Gérard propose une interprétation toute en finesse, en innocence et en sincérité si bien qu’à aucun moment, même en revisionnant les épisodes près de 30 ans après, les homosexuels ne se sentent offusqués, blessés ou humiliés. C’est un véritable jeu d’acteur que nous propose Gérard, et une visibilité tellement rare à cette époque pour la communauté gay. Même si (attention, spoiler) à la fin de la série, son mariage avec Adeline nous laisse un peu perplexe…
Une suite de la suite.
Les revivals, c’est assez commun dans l’univers AB. Et cette fois, il semble que ce soit au tour de ces « Filles d’à côté » de reprendre du service. L’information semble même avoir été confirmée par Jean-Luc Azoulay. Une chose est certaine, Gérard l’a crié, à plusieurs reprises, haut et fort : « Je ne reprendrais pas le rôle ». Il va plus loin dans son explication dans l’émission « Chez Jordan » : « Quel serait l’intérêt pour moi de recommencer là ? Aucun !,dit-il. Je l’ai fait, pourquoi le refaire ? Je pense que faire revenir ce personnage sympa, c’est le tuer. D’autant plus que l’homosexualité, aujourd’hui, c’est dans toutes les séries. Et puis, quand je faisais le personnage efféminé, je regardais ma maman comment elle se tenait, etc. Aujourd’hui, on dirait ‘Il se moque ?’ Alors que pas du tout ».
Date de diffusion : Du 20 décembre 1993 au 31 janvier 1995
Nombre de saisons : 1
Nombre d’épisodes : 170
Durée : 26 minutes
Casting principal :
Cécile Auclert (Fanny) / Christiane Jean (Claire) / Hélène Le Moignic (Magalie) / Bradley Cole (Daniel) / Thierry Redler (Marc) / Gérard Vives (Gérard), Dan Simkovitch (Georgette Bellefeuille) / Wendy Malpeli (Wendy) / Sophie Mounicot (Magalie Ville-Marinet) et Laure Sabardin (Madame Pichardeau).