Le B de « AB », c’est lui. Si Jean-Luc Azoulay s’occupe du côté « A »rtistique, lui, gère le côté « B »usiness. Chacun sa spécialité et le succès de tout ce à quoi Claude Berda a touché est là pour témoigner qu’ils ont eu raison de s’occuper chacun de leur spécialité. Il est donc, lui aussi à l’origine de tout ce que l’on a aimé, de tout ce que l’on a connu. Du « Club Dorothée » à « Hélène et les garçons », en passant par toutes les sitcoms AB. Mais pas seulement…
Le Business dans le sang
C’est bien connu, les chiens ne font pas des chats. C’est au Maroc que Claude Berda passe sa plus tendre enfance. Son père est un homme d’affaire respecté après avoir ouvert un commerce flamboyant, consacré au vélo. En 1962, Claude a alors 15 ans et débarque à Paris avec sa famille. Il s’oriente alors vers des études de Droit et suit en parallèle, des cours de gestion et d’économie à Paris-Dauphine. Et on peut dire que l’élève est assidu. Il squatte alors les combles de l’institut afin d’élaborer une stratégie dans le but de gagner rapidement sa vie. Si la mode n’est pas une passion, il suit le chemin de son frère qui gère de son côté, la marque de prêt-à-porter lancé par la star de l’époque, je vous le donne en mille : Sylvie Vartan. C’est lors d’un voyage au Maroc en 1971, dans une entreprise de vêtements d’un ami de la famille, qu’il comprend Oh combien ce commerce pourrait être lucratif. Convaincu de l’opportunité, Paris-Dauphine ne voit pas les choses du même œil et exige alors son renvoi. Pas de souci, Claude Berda va, avec l’aide financière de son père, se lancer en solo. « Jean’s Store » voit le jour et quelques années plus tard, une quarantaine de boutiques s’étendent dans toute la France. Mais le business man s’ennuie… Et c’est en parlant avec un certain Jean-Luc Azoulay, qu’il avait rencontré au fan –club de Sylvie Vartan, que ce dernier lui parle de la production de disque. Claude Berda étant un homme de défi, il dit oui sans hésiter !
La naissance d’AB Productions
C’est en 1977 que le duo sacré sortent leur premier 45 T. Ce sera la chanson « Mustapha », une reprise de Bob Azzam, que de mystérieuses « Allumettes » interprèteront. AB Productions est né. 200 000 exemplaires s’écoulent et A & B investissent dans de nouveaux titres. Puis, c’est au tout de Nadine Expert de sorti une chanson, « I wanna be a Rollin’ Stone ». Le succès se fait timide et les deux compères décident de viser plus haut. Mais genre… Très très haut. Ce sera le Pape ou rien. Et ils réussissent leur pari en signant la production des disques de messe, édités en 33 Tours. Le succès est international. Quelques mois plus tard, nous sommes en 1978, Jean-Luc repère devant son écran une jeune speakerine sur laquelle il craque. Il s’agit là de Dorothée. Persuadée que cette fille a l’étoffe d’une star, il convainc Claude Berda de la produire. Si Dorothée refuse au départ, elle finira par dire « oui ». AB Productions est né et le succès ne s’arrêtera jamais. Si le succès de Dorothée sur Antenne 2 est colossal, dans l’ombre, Claude Berda vise encore plus grand ! Il prépare son coup en secret et souhaite que Dorothée et son équipe rejoigne la plus grande chaine de France et d’Europe : TF1. Ce sera le cas à la rentrée 1987. AB Productions se voit confier l’unité familiale de la chaine. L’aventure durera 10 ans. La seule clause que TF1 demandera : ne jamais descendre sous les 30% de part de marché. L’objectif sera toujours respecté ! Durant cette période, AB Productions engrangent des millions de francs et font preuve d’originalité, d’inventivité, d’avant-gardisme et suivent les tendances ; Dorothée fera 58 Bercy, autant de Zéniths et d’Olympia et écoulera près de 20 millions de disques. Les audiences feront des ravages, empêchant toujours les nouvelles émissions de tenir dans la durée dans le rouleau compresseur mis en œuvre est ravageur. Leur star, ils l’ont trouvée et les téléspectateurs n’y sont pas trompés. Ils ont continué de la suivre, toujours pour le meilleur.
La TNT ou la fin de l'ère AB
Etant toujours à l’affut de tout et surtout de nouveaux défis, Claude Berda se tourne de plus en plus vers la TNT, qu’il pressent comme étant l’’avenir de la télévision. Le bouquet AB Sat est lancé en 1996. TF1 voit rouge et y voit surtout un affront de la part de ce vieil ami nouvellement concurrent. Dès lors, le temps d’antenne du Club Dorothée se réduira comme une peau de chagrin passant de 30 heures (dont 6 heures le mercredi !!!) à 30 minutes le mercredi. C’est le début de la fin pour l’émission de toute une génération. Claude Berda investira en 2005 dans la chaine TMC, suivront les chaines RTL9, XXL et tant d’autres. En 2010 ? il devient membre du conseil d’administration du groupe TF1. EN parallèle de toutes ses activités, Claude Berda investi dans l’immobilier en France et en Suisse. Il est aujourd’hui à la tête d’un patrimoine important en Suisse et est détenteur de nombreux placements financiers. D’après « Le point », Claude Berda serait milliardaire. Quand je vous disais dès le départ que les chiens ne faisaient pas des chats !!!
Nom : Claude Berda
Date de naissance : 03 février 1947