Framboisier, c’était un peu le leader des Musclés. C’était la voix de quasiment toutes les chansons du groupe et le séducteur de la bande. Il était aussi loin d’être le dernier à déconner. Sa carrière post-Club Do prouve qu’il y a bien une vie après les années AB. Framboisier est décédé le 4 janvier 2015 des suites d’un cancer… Mais on ne l’oublie pas !
Des nuages aux claviers…
C’est à Alger, en 1950 que Claude Chamboissier voit le jour. Dès son enfance, Claude est un grand rêveur. IL ne rêve pas encore de musique mais d’être pilote d’avion, « pour être dans le ciel ». Il a longtemps rêvé d’aller dans l’espace d’ailleurs… Mais à défaut d’avoir la tête dans les étoiles, il va en devenir une sans vraiment le chercher. La musique lui tombe dessus très tôt, et plutôt par hasard… Il l’avouera dans une interview au « Journal de Mickey » au début des années 90 : « J’ai commencé la musique très tôt, d’abord pour m’amuser. C’est devenu mon métier sans que je m’en rende compte. » Selon plusieurs témoignage, Claude était un musicien autodidacte qui s’est très vite orienté vers le piano, puis vers les claviers électroniques, qui deviendront son instrument principal. Ses débuts, il les faits comme beaucoup de musiciens de sa génération, dans les bals populaires et dans des groupes de rock locaux. Au fil des scènes, il se perfectionne et se retrouve à jouer pour les plus grands, sur scène et en studio. Vers la fin des années 80, il accompagnera des artistes comme Michel Sardou, Johnny Hallyday, Sheila, joue Dassin ou encore Sylvie Vartan. Autant dire, les plus grandes stars de l’époque.


Framboisier, Dorothée et les Musclés…
En 1987, pour les besoins de l’émission « Club Dorothée », Jean-Luc Azoulay et Claude Berda forment un studio de production et un groupe musical pour accompagner Dorothée en plateau. C’est à cette occasion que les cinq musiciens, déjà professionnels accomplis, sont rassemblés : chacun a déjà collaboré avec des artistes renommés. Claude Chamboissier est retenu comme claviériste et chanteur lead, notamment grâce à sa réputation dans le milieu. La même année, alors baptisé « Framboisier » par ses comparses, accompagne Dorothée sur la scène de l’Olympia lors d’une série de concerts. l’ambiance est tellement bonne et personne ne semble se prendre la tête… Une ambiance qui convient à 100% à notre Framboisier qui se plait dans cette nouvelle équipe… Une équipe avec laquelle il restera 10 ans ! Pendant tout ce temps, il remplira l’Olympia avec les Musclés, en têtes d’affiches, du 18 au 31 décembre 1989 et du 22 au 30 novembre 1990. Il accompagnera Dorothée Sur 58 Bercy et sur toutes les tournées françaises et internationales de l’artiste. La scène, c’est l’endroit où il préférait être… Il faut dire que bien malgré lui et bien malgré les autres musclés, leurs 10 albums -best of inclus- ne comprenaient pas de vrais instruments; Ce qui est un comble pour de vrais comédiens. C’est Gérard Salesses qui se servait de son ordinateur pour créer des sons et faire de la musique. ça a toujours été une grosse frustration pour l’ensemble du groupe. dans ces 10 albums, d’immenses succès résonneront sur les ondes et à la télé comme « La merguez partie », « la fête au village », « la musclada », etc. Pour la petite histoire, Framboisier racontera la naissance de sa carrière de chanteur : « Jean Luc Azoulay m’appelle un matin, il devait être 7h30, je me demandais ce qu’il voulait. Il m’a dit « tas déjà chanté », je lui ai répondu non. Il m’a fait passé à son bureau et m’a fait chanter sur une mélodie pour connaitre ma tonalité. Ce sur quoi il m’a dit « ok, tu vas chanter demain ». Et on a sorti « La fête au village ». Azoulay est un très bon directeur artistique et il est même capable de faire chanter sa concierge ». Aussi, et on ne peut pas l’oublier, il tournera dans la sitcom « Salut les musclés » de 1989 à 1994 puis dans « La croisière Foll’amour » de 1994 à 1997. Il jouera le rôle du tombeur de ses dames, une étiquette qui lui collera à la peau pendant longtemps, mais c’était loin de le préoccuper. Véritable artiste populaire, Framboisier aimait la simplicité et les gens simples… Il adorait se ressourcer à la campagne avec sa fille Caroline (aujourd’hui Succes Manager chez Octopus HACCP) et sa femme. Une folle aventure que celle des Musclés…Qu’il ne regrettera pas une seule seconde de son existence.



L’après Club Do
Claude poursuit sa carrière dans la musique. Là où tout avait réellement commencé… Dès 1998, son oreille absolue ne le trompe pas. Il repère le groupe Matmatah lors d’un festival et produira leur premier album, « La Ouache »… Résultat : 800 000 exemplaires de vendus ! Un véritable ras de marée, notamment grâce aux tubes « Lambé An Dro », « Emma » et « L’Apologie ». Claude ne s’arrête pas là et produit les albums des Bredelers en 2005 ou celui du groupe sénégalais Touré Kunda, Santhiaba, en 2008. En 2012, Claude donne une rare interview pour un reportage baptisé « C’est quoi l’amour ? » dans lequel il revient sur sa carrière. Il habitait alors Monaco, avec sa femme Jessica. On le voit déambuler dans les rues, prouvant qu’il n’avait rien perdu de sa popularité. On peut également voir l’intérieur de sa maison décoré de nombreuses récompenses liées à sa carrière de « Musclé », se régalant de quelques vidéos de bêtisiers (qu’il avait lui même monté » en 1994 pour l’émission « le Super bêtisier des séries ». Mais Framboisier apprend qu’i est malade. Un cancer du pancréas… Il s’éteindra le 4 janvier 2015, en souriant jusqu’au bout.

Des hommages bien musclés….
Dès son décès, le web s’enflamme et les fans de la génération Dorothée pleurent à l’unisson celui qui les a tant fait rire durant une décennie entière. Quant à ses anciens collègues, c’est le même son de cloche; dans une interview accordée à la chaine Youtube Génération Club Do, Camille Raymonde raconte avec beaucoup d’émotion : « Il était jeune. Ce sont des moments très douloureux. On avait une relation privilégiée au début de la série. Il me donnait des conseils et c’était quelqu’un de très joyeux. Il faisait tout le temps des blagues. C’est lui qui mettait l’ambiance sur la plateau. Il était très enthousiaste, je n’ai jamais vu un mauvais jour de Framboisier. On ne l’a jamais vu râler. C’était un grand blagueur, un artiste et un musicien. C’est quelqu’un qui ne se prenait pas au sérieux. Il faisait les choses par plaisir ». Son ami et comparse des Musclés, Minet, dira être : « Anéanti, bouleversé, Claude, mon complice, mon ami, mon pote, mon Framb, nous a quittés ce matin. Il est parti rejoindre René (Morizur, musicien des Musclés, mort en 2009) et d’autres copains au paradis des musiciens. » Corbier dira, avant de s’éteindre à son tour : « Il y a quelques mois il m’a passé un coup de fil. Il m’annonçait qu’on lui avait détecté qui cancer du côté du foie. Pour le rassurer je lui avais dit : « Ho tu sais Claude, au-delà de 50 ans quand on se réveille et qu’on n’a mal nulle part c’est qu’on est mort ! ». J’entends encore son rire dans mon oreille. Nous avons raccroché en nous promettant de nous revoir rapidement. On ne s’est pas revus et nous ne nous reverrons plus. Claude et sa soif de vivre, Claude et son énorme rire de grand gamin vient de disparaitre. Je conchie le ciel. » Dorothée avouera dans Télé Star : « J’ai du mal à en parler…Il était si jeune ! C’est vraiment injuste. Je savais qu’il était malade, mais pas à ce point là. Sa disparition a surpris beaucoup de gens car il était très pudique et parlait peu de sa maladie. Ce que je retiendrais de lui, c’est son dynamisme extraordinaire et son rire inimitable. Il avait toujours un mot pour faire rire, pour remonter le moral. Framboisier, c’était la joie et la gaieté. Et c’était un excellent musicien ».

Nom : Claude Chamboissier dit « Framboiisier »
Date de naissance : 10 juin 195à, à Alger
Sitcoms : Salut les musclés, La croisière Foll’amour
Discographie : La fête au village (1989), Vive la France (1990), On va se faire la fête (1991), La Bourrée des Musclés (1992), Allez Hop Boum Boum Crac Crac (1993), La Plaine Saint-Denis (1994), La Bombe atomique (1995), Faites la fête avec les Musclés (1996), The Retour (2007), Les Musclés : L’essentiel (2018).