C comme Corbier

Corbier

Comment résumer le parcours de Corbier en quelques mots ? C’est impossible. Il a bercé notre enfance pendant 20 ans ! Il était là toutes les semaines auprès de Dorothée à « faire le mariole » comme il se plaisait à dire. Enfants, nous étions loin de nous douter de sa véritable passion, de son passé de chansonnier, qui au final, résonnait toujours dans les émissions qu’il a co-animées. De Récré A2 au Club Dorothée, il a su nous divertir avec ses bons mots, toujours justes et bien placés. Corbier a connu des années de galères après le Club Dorothée… Il est décédé en 2018.

« Elle est à toi cette chanson… »

Corbier ne s’appelle pas Corbier, comme vous vous en doutez. Ni François, comme il était coutume de l’appeler. Il est né Alain roux et a grandi à Ailly-sur-Noye dans la Somme jusqu’à ses 7 ans. Son papa meurt quand il a deux ans et demi. Alain profite du départ de son frère au service militaire pour lui « voler » sa guitare. Au retour de celui-ci, Alain a déjà écrit et composé plus de 20 chansons. Les deux frères décident alors de tenter leur chance dans des cabarets. Nous sommes en 1962. C’est ainsi que « Gouatte & Mallat » (vous reconnaissez l’esprit de Corbier ?) est né. Les deux frères s’inspirent du principe des chansons flash, mis en lumière par le père d’Eric Serra (Claude Cérat). Encouragé par son idole, Brassens, il poursuit seul dans cette voie et présente le spectacle « Ne nous flashons pas » en 1964. De 1967 à 1971, il officie en tant que Géo au Club Med. Il y rencontre Jean-Pierre Elkabbach qui le fait entrer sur France Inter. En 1968, il sort son premier disque, produit par Alain Barrière. Ce dernier lui dit un jour en plaisantant : « Méfie-toi, tu vas finir pendu ! », ce qui lui donne l’idée du pseudonyme « François Corbier », provenant du véritable nom du poète François Villon, François de Montcorbier, auteur de la Ballade des pendus. Il apparaît à la télévision pour la première fois le 20 décembre 1969 dans l’émission « Musicolor » pour y interpréter « La chanson de Roland ». En rencontrant Jean-Louis Foulquier en 1970, Corbier passe de chanteur à chansonnier et se produit dans les plus prestigieux cabarets parisiens.

Premiere télé de Corbier
Corbier dans les années 60

« Récré A2, enfin récré A2 ! »

C’est Jacqueline Joubert qui, au gré d’un passage au cabaret le Caveau de la République, repère ce chanteur à la barbe rousse qui fait rire les enfants. Corbier a 38 ans et intègre Récré A2 en 1982. Chaque mercredi matin, il prendra le pari de composer et écrire des chansons en direct à partir de quelques mots donnés par les téléspectateurs. Il profite de cette notoriété pour sortir un 45 Tours, « Nous les mille-pattes », mais le titre s’avère être un échec. Deux ans plus tard, il remet le couvert avec « Le nez de Dorothée ». Le titre fonctionne très très bien. Un succès qui le poursuivra toute sa vie, à son grand désespoir (bien qu’il ait toujours été fier de cette chanson). S’ensuivra un autre titre : « Sans ma barbe », qui fonctionnera un peu moins bien.

Corbier à l'heure de Récré A2

« Bonjour à tous ! Est-ce que vous allez bien ? »

Les années Club Dorothée, lui octroient une place à part dans le cœur des français et des patrons de TF1. L’émission provoque de véritables records en tous genres et Corbier est un peu emporté par toute cette vague de succès. Si de la gloire, il s’en fiche bien, il va cependant profiter de la facilité que lui apporte ce travail. C’est aussi à cette époque que sa guitare va le quitter pour être remplacée par des tartes à la crème. Il sortira tout de même quelques titres comme « La danse des petits cochons » et « Laissez les mamies faire » ! Corbier s’amuse sans se prendre au sérieux. C’est aussi ça le succès de sa popularité. En 1997, le Club Do s’arrête, Corbier retourne alors à ses premières amours : la scène.

Corbier et dorothée
Les trois héros du Club Dorothée

Loin des yeux, prêts du cœur...

Si l’après Club Do a été compliqué, Corbier s’est tout de suite empressé de reprendre sa guitare et de repartir sur les routes. Alors ça n’a pas été simple les premières années. Entre petites scènes et auto productions, Corbier sort quelques albums et rencontre un public plus âgé. Mais aussi ceux qu’il a fait rire de nombreuses années et qui découvrent alors une facette d’une chanteur qu’ils ne connaissent pas très bien : « et si ses textes étaient intelligents ? ». Il retrouve Dorothée à L’Olympia et à Bercy en 2010 et ceux qui étaient dans la salle ont pu assister à l’émotion que les deux artistes avaient ce soir-là, sur scène. Corbier a toujours défendu Dorothée bec et ongles, répétant inlassablement la bonté et la sincérité de la star. En octobre 2012, il publie son autobiographie : « Vous étiez dans Dorothée ? Non, à côté ». Le 28 novembre de la même année, un disque live sort. Puis, un autre en 2015. En octobre 2017, sort un documentaire sur lui « Des traces dans la mémoire des masses ». Corbier s’éteint dans la nuit du 30 juin au 1er juillet 2018, des suites d’un cancer. Il repose au cimetière de Serez dans l’Eure, là où il vivait depuis trente ans. Sa femme, Doune et son fils Wilfried veillent sur lui… Et nous aussi !

François Corbier
Corbier en punk
Corbier en Roi
corbier dans la boue

Nom : Alain Roux (dit Corbier)

Date de naissance : 17 octobre 1944

Décès : 1er juillet 2018

Emissions phares : « Récré A2 » et « Club Dorothée »

Albums :
Taquineries pour rire et pour sourire (1988) / Carnet Mondain (2001) / Toi, ma guitare et moi (2003) / Tout pour être heureux (2005) / Presque parfait (2009) / François Corbier en concert (2012) / Vieux Lion (2015) / Jours de blues (2018).

45 Tours / Singles :
Rose (1968) / Nous les mille-pattes (1984) / Le Nez de Dorothée (1986) / Sans ma barbe (1987) / La danse des petits cochons (1990) / Laissez les mamies faire (1995).

Retrouvez Corbier interpréter son tube "Le nez de Dorothée" au Club Dorothée. Vidéo proposée par la chaine Youtube "Génération Club Do" :

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